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mercredi 30 septembre 2020

Le petit singe qui défia les animaux de la jungle!

Cet article n'est en rien l'apologie d'une action politique.  Il utilise néanmoins des événements et personnalités ayant fait l'objet de polémiques, pour mettre en lumière une démarche qui peut s'appliquer à tous les domaines d'activités.

Septembre 2008, le Général Petraeus, chef d’état-major des armées Américaines en Afghanistan donne une conférence devant les cadets de l’académie militaire de West Point sur la stratégie américaine pour venir à bout de l’insurrection armée dans le pays.

Il introduit son propos par une histoire qui traduira bien sa démarche sur le théâtre des opérations, démarche éprouvée avec succès 5 ans plus tôt en Irak. L’histoire est la suivante.

Pendant une période de sécheresse, le singe monta au sommet d’une colline et se mit à défier l’ensemble des animaux de la forêt dans un combat à mort. Le combat se déroulerait derrière ladite colline, à la lisière de la savane. Le vaincu servirait de repas au vainqueur. Tous se mirent à rire du ridicule de la proposition. Lui, le singe ne brillait ni par sa force physique, ni par sa vaillance et n’était même pas compté aux rangs des carnivores. Il délirait certainement du fait de la faim. Personne ne le prenait au sérieux. Le singe n’en démordait pas et invectivait tous les animaux qu’il apercevait.

Le Rhinocéros, agacé par le tapage du singe, accepta le défi. 15 minutes plus tard, ce fut la stupeur ! Le singe réapparu tâché de sang en exhibant la corne de la bête. Il l’avait vaincu. Il fanfaronnait de plus belle. La hyène, charognard par excellence, rongée par la faim décida de saisir l’occasion. Après tout, le rhinocéros n’était qu’un herbivore peu rompu à se battre pour se nourrir. Un petit singe, ce ne serait rien de bien compliqué. 20 minutes plus tard, la foule d’animaux réunis depuis le premier combat, fut à nouveau abasourdie : le singe tenait le scalpe de la hyène. C’était extraordinaire ! L’aigle, avait une intuition et décida contre toute attente de défier le singe. Seulement il le ferait le lendemain à l’aube. Le soir venu, il fit un vol de reconnaissance au-dessus du repaire du singe. Ce qu’il vit éclairait la soudaine invincibilité de ce dernier. Le lion, repu, était affalé à côté des carcasses du rhinocéros et de la hyène tandis que le Singe célébrait sa nouvelle notoriété….

Après les rires enthousiastes de l’assemblé, le général donne la leçon de son histoire: qu’importe la stupidité apparente d’une initiative, l’important est d’avoir un bon sponsor! Le lion était le discret garant de l’entreprise osée du singe. Il s’en sortait avec des proies prises aux pièges tandis que le singe gagnait en renommée. Pendant la conférence, le général Petraeus expliqua les efforts qu’il mettait à collaborer avec les chefs tribaux, même ceux publiquement opposés à la présence américaine, qui voyaient leurs autorités sapée par les actions violentes et impromptues des insurgés.

L’histoire jugera l’action américaine dans la région et la fin de carrière du Général. Le point intéressant est que nous nous retrouvons souvent, chacun à son niveau,  en position de sponsors pour de petites initiatives inédites, voire audacieuses. Si l’on daigne s’y intéresser, leur accorder un soutien, même passif (cf notre Lion caché derrière la colline), l’on pourrait s’en tirer avec de belles surprises que notre stature, nos perspectives altières ou simplement de nos emplois du temps chargés, nous auraient difficilement acquis.

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